De la petite fille sale qui est arrivée aux portes de l'église il y a presque 15 ans de cela. Tu a grandi et t'es embelli avec l'âge pour arriver à celle que tu es aujourd'hui.

Tu te dis pure autant à l'intérieur qu'à l'extérieur, mais tous les deux nous savons que ce n'est pas vrai. Quelle est donc la petite marque blanche qui dépasse légèrement du col de ta blouse? Ne détourne pas le regard de honte et fais-moi face lorsque je te dis ces mots: tu es souillée. Ces cicatrices que tu portes sur le corps sont la preuve vivante que tu as été ternie par cette humanité que tu aimes tant et à qui tu es prête à pardonner ses péchés malgré ce qu'ils t'ont infligés. Tu as honte de ces traces de brûlures de cigarettes et des traces de coups de ceinture, tu les caches au monde dans la peur que l'on te remette en doute et cela fait en sorte qu'il est rare de te voir porter des hauts courts ou que tu dévoiles tes jambes dans leurs intégralité, tu les couvres pour occulter ta honte au monde extérieur. Chacun porte sa croix et le poids de ton passé est la tienne, peu importe à quel point tu trébucheras, tu te relèveras.

Tu peux t'estimer chanceuse que ton visage n'ai pas subi le même sort, avec tes traits fin, tes yeux gris si chaleureux envers ceux que tu rencontre, mais qui peuvent devenir aussi froid que l'acier lorsque tu es obligée de passer à l'action. Ton sourire lumineux a réussi à traverser le temps et continue de réconforter les âmes en peine qui viennent te rendre visite. Toi qui pourrait te cacher sous un masque de froid a décidé de distribuer la chaleur de ton âme aux autres en leur montrant une jeune femme aux bras grands ouverts, prêts à accueillir ceux qui ont été blessés pour les consoler.

De ta fine bouche on peut entendre l'accent de ta langue maternelle qu'est l'italien malgré toutes ces années à parler anglais. Ta voix est douce quand il s'agit de consoler ou pardonner, mais elle peut aussi devenir aussi tranchante qu'une lame bien aiguisée quand il s'agit de punir les pêcheurs ou d'exercer la volonté de dieu sur les créatures de la nuit.

Tu as l'air sans défense avec ta taille svelte et ton apparence de poupée, mais les apparences sont trompeuses, car tu as été entraînée pour te défendre seule contre diverse menace et d'ailleurs tu possède toujours à ta portée un spray de poivre avec un petit canif au cas où, mais tu as toujours autour de ton cou le rosaire de celui qui t'a recueilli ainsi qu'une médaille de Sainte-Lucie en pendentif pour les attaques...sortant de l’ordinaire. Dans un autre embranchement, tu es aussi une archère accomplie et il est rare que tu manques ta cible. Que le sort te sois à jamais favorable, petite colombe...

À une époque, tu étais une âme malheureuse qui n'arrivait pas à appeler à l'aide. Avec les années, tu as changé autant physiquement que mentalement, mais peut-être pas pour le mieux dans certains cas. Enfin, peu importe le temps qui passe, il y a quelques aspects de toi qui n'ont pas changés peu importe les épreuves que tu as subies.

Tu étais une erreur, un accident dont personne n'aurait voulu. Tes parents étaient perdus dans les brumes de l'alcool le soir où ils t'ont conçu et ne pensait pas aux risques auxquels ils s'exposaient en ayant des rapports non protégés. La seule chose qui te sauva la vie fut le fait que ta mère n'avait pas le droit à l'avortement en Géorgie. C'est dans les bras de cette femme que l'ont t'as déposé après que tu sois arrivée dans ce monde.
C'est alors que tes ennuis ont commencé. Au début, tout allait bien, car tu étais comme un nouveau jouet que tes parents venaient de recevoir et ils s'amusaient avec toi en étant de bons parents. Malheureusement, ce bonheur n'a duré que quelques années avant que tes parents ne commencent à perdre l'intérêt. Tu entrais à l'école primaire et eux semblais sortir de ta vie par la même occasion. Papa et maman travaillaient dur pour vivre et tu n'étais qu'une bouche de plus à nourrir. Souvent, papa revenait du travail très tard en sentant fort et il commençait à dire des choses méchantes à ton égards comme "petite garce" "non-désirée" et plein d'autres mots que tes jeunes oreilles n'auraient pas dû entendre, mais si seulement il s'était contenté des insultes pour se défouler et ne s'était pas mis à vous frapper, toi et ta mère.

Cela peut sembler étrange d'entendre ça, mais lui la tenait pour responsable pour ses malheurs et ta présence donc naturellement elle méritait d'être punie. Étrangement, ça vous avez rapprochées toutes les deux et c'est comme si son instinct maternel s'était enfin réveillé après toutes ces années. Elle essayait de te venir en aide quand papa te passait à tabac, mais il y a des blessures que l'on ne peut soigner par les moyens traditionnels. Ton âme pleurait quand tes yeux avaient trop peur de le faire pour ne pas attirer la colère de ton paternel et c'est pour ça que maman t'a appris à prier pour que Dieu te donne la force de continuer. C'est à ce moment que tu as commencé à croire en Lui et que maman a commencé à t'emmener à l'église pour échapper à papa et sa colère. Le prêtre était un homme mûr qui t'a guidé, enseigner des choses et t'a même fait des leçons puisque ton géniteur ne voulait plus que tu ailles à l'école alors que tu venais de fêter tes 7 ans il n'y avait pas si longtemps.

C'est comme ça que les 3 prochaines années de ta vie se sont déroulées avec ta mère: à faire des allées-retours entre la maison et l'église pour avoir un semblant de vie. Vous auriez pu vous enfuir hors de sa portée, mais maman avait trop peur de ce qu'il pourrait vous faire s'il vous retrouvait. Père Sagart était devenu un peu comme un père de remplacement pour toi et ta mère semblait de plus en plus l'apprécier aussi à tel point que tu lui as demandé un jour quand est-ce qu'elle allait lui demander de les sauver du démon que papa était devenu. Cette remarque innocente est venue semer le doute dans son esprit. Et si c'était ça? Peut-être y avait-il encore un espoir pour son ancien mari? Elle en parla à père Sagart et lui dit tout ce qu'elles enduraient depuis tant d'années pour qu'il puisse juger s'il serait possible que son mari soit possédé par un démon. La seule réponse qu'elle reçut fut qu'ils ne perdaient rien à essayer.

C'est un jour d'été que le plan s'est mis en place. Le prêtre est arrivé dès que le maître de maison est parti travaillé pour préparer le terrain. Ta mère t'a donné sa médaille de Sainte-Lucie en espérant qu'il te protège du démon avant de te prier de te cacher avant qu'il n'arrive, ce que tu fis en te réfugiant dans la cuisine, entre le réfrigérateur et le mur. Tu as entendu la porte s'ouvrir et le silence de mort qui régnait toujours à l'arrivée de ton père entre les murs de sa demeure. Bien vite, les cris commencèrent quand le membre du clergé à faire irruption pour commencer l'exorcisme de ton pauvre père. Tu essayais de te boucher les oreilles, mais les cris étaient si forts qu'ils semblaient résonner jusque dans ton cerveau. Tu te sentais tellement inutile, tellement impuissante que ton esprit te criait de faire quelque chose, mais tu étais si jeune et petite, que pouvais-tu bien faire? L'adrénaline courait dans tes veines et sans y penser tu prenais un couteau de cuisine du bloc de bois et t'approchais lentement de la porte donnant sur le couloir. En l'ouvrant, tu trouvais ton père étranglant ta mère alors que père Sagart était étendu sur le sol, visiblement étourdi. Tous te tournaient le dos, personne ne portait attention à la petite fille aux cheveux blancs aux mains tremblantes qui tenaient un couteau? Tu avais laissé le contrôle de ton corps à ton instinct qui fonça sur la figure imposante et lui enfonça le couteau dans le dos. Un rugissement se fit entendre ainsi que le bruit sourd d'un corps qui tombe sur le sol se fit entendre, mais tu n'y portais pas attention en alors que tu donnais un autre coup, puis un autre avant que l'on t'attrape le bras. Depuis quand ton père avait-il les yeux complètement noirs? Il souriait avec un rictus mauvais aux lèvres et il s’apprêtait à te frapper quand un éclat de lumière vous éblouit tous les deux qui s'avérait être la Bible du prêtre qui s'était quelque peu relevé et qui brandissait le livre saint. Sans que le démon puisse réagir sous l'effet de la lumière blanche, tu lui enfonças la lame dans le ventre. L'esprit du démon était peut-être puissant, mais si son hôte ne pouvait plus tenir, cela ne servait à rien. À mesure que le sang de ton géniteur coulait de ses blessures, l'esprit démoniaque le quittait à la recherche d'une autre vie à détruire. Tu pleurais et tombais à genoux dans le sang que tu avais fait coulé à mesure que l'adrénaline te quittait. Tu avais tué quelqu'un, tu avais tué ton père et cette réalité te frappa tandis que tes larmes refusaient de couler alors que tu t'imaginais rester seule toute ta vie, mais c'est alors que quelqu'un te prit dans ses bras, lui disant que tout irait bien.

C'est alors que commença ta nouvelle vie. Avec père Sagart, vous avez commencé à vagabonder de villes en villes pour pouvoir aider d'autres personnes aux prises avec des problèmes de créatures surnaturelles. Le prêtre Douglas Sagart t'enseigna tout ce qu'il pouvait sur la vie en général ainsi que sur les enseignements de Dieu. Avec les années, vous avez affronté bien des choses ensemble, il t'a appris l'archerie, à te défendre contre les gens malintentionnés et les créatures surnaturelles. Ensemble, vous avez parcouru une bonne partie du pays à principalement vous concentrer sur des incidents impliquant des démons ou des esprits, mais la menace des enfants de Caïn se faisait de plus en plus présente et l'on vous avait demandé plusieurs fois de rejoindre la Légion pour les contrer. Tous les deux vous possédiez quelques informations à leur sujet, mais en rejoignant le groupe, vous avez absorbé le savoir nécessaire en vous entraînant ensemble pour vous améliorer. Quelques fois, on vous a demandé si vous n'étiez pas de la même famille et à chaque fois tu réponds que le Douglas est et seras toujours le père que tu n'as jamais eu. Cette réponse te suffit et de toute façon, les liens que l'on créer sont plus forts que les liens du sang.

Il y a maintenant 5 ans, vous avez rejoints la Légion pour rejoindre un groupe plus organisé pour mettre les vampires hors d'états de nuire. Elle a du faire ses preuves pour montrer ce qu'elle avait appris et qu'elle était prête à combattre, même si le combat n'était pas ce qu'elle voulait le plus. Elle aimait montrer aux plus jeune le combat rapprochés ou aider ceux qui avaient besoin de parler ou d'une épaule sur laquelle pleurer. Elle était devenue une amie pour certains, une confidente pour certains et peut-être une sœur. Elle sera toujours là pour aider ceux avec des blessures aussi profondes que les siennes.